L’affectation des élèves (sans leur consentement) du lycée de Carthage-Byrsa vers d’autres établissements a suscité la colère et l’exaspération de leurs parents. La responsable de l’établissement et la commissaire régionale à l’éducation de Tunis 1 soutiennent que cette mesure est normale et qu’elle obéit à des critères logiques.
Cette décision inattendue est, tout simplement, une provocation, surtout qu’elle survient à un moment décisif, à savoir la rentrée. Les autorités auraient pu communiquer avec les personnes concernées avant d’agir de cette façon malencontreuse et, vraiment, inappropriée. Les élèves et leurs parents sont à prendre en considération d’autant que ce qui a été fait est, désormais, considéré comme une discrimination à l’égard de certains élèves. On ne peut renvoyer un élève contre son gré s’il n’y a pas une mesure disciplinaire à son encontre. Ce qui est pire, c’est que la décision reposerait sur des critères discriminatoires. Le choix de réaffecter certains élèves serait basé sur leur redoublement ou leurs moyennes. En d’autres termes, on cherche à «nettoyer» l’établissement. Cette thèse de la sélection est défendue par la commissaire régionale à l’éducation. Dans une déclaration à une chaîne radio, la CRE de Tunis 1 avait affirmé que chaque fois qu’il y avait dépassement de la capacité d’accueil dans le lycée, on procédait à un transfert d’élèves vers d’autres établissements. Selon cette responsable, les classes ne doivent pas dépasser une jauge de 28 élèves par classe ! Ce qui n’existe nulle part sauf sur le papier et dans la bouche des responsables, selon l’avis de la majorité des parents.
On dirait qu’on veut réserver cet établissement à une certaine catégorie sociale. Or, par hasard, cette méthode était en cours (et l’est en cours) dans le lycée Sadiki de Tunis où, justement, cette commissaire a exercé des fonctions de directrice avant d’occuper le poste de commissaire. D’ailleurs, elle aurait refusé, à l’époque, de céder son logement de fonction à son successeur.
Toujours est-il que le scandale du lycée Carthage-Byrsa devrait mettre fin à des dysfonctionnements qui ont porté préjudice aux établissements d’enseignement de Tunis1. Ce commissariat ne figure plus en tête de liste dans les résultats des examens nationaux. C’est pourtant ce qui aurait dû être.
En fin de compte, il y a des remarques qui s’imposent et que les responsables doivent prendre en compte. Certes, on ne cesse de nous rabâcher les oreilles que l’élève est au centre de l’action éducative et que tout tourne autour de la réalisation des objectifs qui visent à préserver ses intérêts… On n’est pas dupe; car la réalité est tout à fait autre. Lorsqu’on élabore ce qu’on appelle les pyramides des classes, on ne tient compte de rien. On livre l’opération à des logiciels qui ne font cas d’aucun critère affectif ou humain. Les élèves sont ainsi dispatchés sans aucun égard à leurs vœux ou penchants. Des classes hétéroclites sont, ainsi, formées et qui n’obtiennent pas l’aval des principaux intéressés. C’est, d’ailleurs, ce que l’on voit, aujourd’hui. Malgré tout, on n’accorde aucune chance à ces élèves pour rectifier le tir. L’élève est affecté dans une classe qu’il n’aurait pas souhaitée et on ne lui accorde aucune possibilité de changer. Cette pratique doit changer. On doit introduire plus d’humanité dans ces opérations et ne plus se livrer aveuglément à la machine.
Jugurtha
17 septembre 2021 à 20:36
Scandaleux comme « journalisme ». Supputations, conditionnel, rumeurs, suppositions… Un pamphlet pathétique. Qu’il y ait discrimination sociale et piston pour les inscriptions d’élèves venant d’autres districts, cela est tout à fait concevable et cohérent avec une culture de corruption tenace depuis la Carthage punique. Toujours faudrait-il faire preuve de professionnalisme journalistique! Preuves; chiffres à l’appui; exemples concrets; témoignages … Quelle déception venant de La Presse. Comment le Rédacteur en chef peut-il laisser un pareil torchon aller sous presse??? Y’a hasra , y’a zman….